L’Inde est un pays émergent avec une économie en bonne santé, affichant une hausse de 7,9 % de son PIB au premier trimestre 2016, et de 7,6 % sur l’année fiscale 2015-2016. Cependant, les inégalités continuent de s’ancrer et sont nombreuses.
Tout d’abord, les inégalités économiques entre les différentes classes sociales sont très marquées. On peut prendre l’exemple de Mumbai, où se côtoient bidonvilles et quartiers d’affaires.
Ensuite, les inégalités hommes-femmes. Malgré la présence de femmes au gouvernement, le statut de la femme est aujourd’hui encore sujet à controverse. La femme a une position sociale extrêmement fragile dans une société en transition culturelle, politique et économique. D’un côté nous avons une population aisée, libre de ses choix, des femmes libres de voyager, choisir leur carrière, mode de vie et compagnon. Ce sont celles que nous connaissons, les professeurs-chercheurs, universitaires et politiciens indiens cependant la société patriarcale indienne continue de survivre. Nombreuses sont les femmes vivant sous l’autorité de leur père et époux, n’étudiant et ne travaillant que si ces derniers les y autorisent. Les mariages arrangés et dots sont eux aussi toujours d’actualité.
Enfin, nous pouvons aborder le sujet de l’environnement : en Inde la pollution représente un risque sanitaire majeur, l’Inde étant le quatrième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde au monde, et New Delhi étant la capitale la plus polluée du monde.
L’Inde est donc un pays qui doit relever de nombreux défis, s’engager pour l’égalité homme-femme, lutter contre une société patriarcale, contre les inégalités sociales et répondre aux besoins environnementaux et médicaux auxquels le pays fait face.
Se développent aujourd’hui de nombreux mouvements visant à améliorer la société indienne et c’est ici qu’intervient l’économie sociale et solidaire.
A travers leur blog, de jeunes entrepreneurs français partis en Inde nous expliquent que l’entreprenariat social est surtout réservé aux étrangers ou aux indiens ayant étudiés à l’étranger. De nombreuses start-ups visant à répondre aux challenges environnementaux ont été créées récemment. Les entrepreneurs sociaux indiens tentent de répondre aux problèmes de pollution mais aussi à ceux de la consommation de masse et des traitements de déchets.
En effet, aujourd'hui en Inde il n’y a pas de loi sur l’ESS comme en France. Il existe uniquement une loi sur le « CSR Law », THE COMPANIES ACT, 201 qui oblige les entreprises indiennes, dont le chiffre d’affaire est supérieur à 150 millions d’euros par an (ou si leur profit annuel excède 776.000 €), à dépenser au moins 2% de leurs profits annuels nets dans une action de responsabilité sociale.
Cependant le gouvernement Modi a mis en place le « Startup India, Standup India Scheme » offrant des aides financières aux start-ups répondant aux critères fixés par le gouvernement. Le but de ce projet étant d’améliorer la société indienne mais aussi favoriser la croissance économique.
L’ESS est donc d’une aide précieuse pour l’environnement, les opportunités y sont multiples mais elle pourrait aussi bien aider à l’insertion des femmes dans le monde du travail.
En effet, une avocate indienne du Rajasthan, pour répondre aux besoins des femmes menacées d’être mariées de forces par leurs familles, a crée un refuge au sein duquel elles sont protégées et exercent une activité rémunérée dans un atelier tenu par une styliste de métier. Les vêtements cousus par les jeunes femmes et leurs lignes de vêtements se retrouvent même vendues dans le monde entier.
C’est un début de solution, il est fort probable que l’ESS se développe en parallèle des mouvements féministes indiens. Dans un article de l’Humanité, Soma Kishore Parthasarathy, chercheuse indienne et spécialiste de la question du genre, affirme que « La dignité de la femme indienne passe par le triptyque économie sociale, écologie, commerce équitable, explique-t-elle, il faut simplement favoriser les réseaux de petites structures, car ce ne sont ni les grands groupes capitalistes ni les grosses structures de l’État dans lesquelles l’argent se perd qui nous aideront. » -
SOURCES:
http://www.mondaq.com/india/x/366528/Corporate+Governance/Corporate+Social+Responsibility+Indian+Companies+Act+2013
http://avenirenheritage.com/india-dans-tous-ses-etats/
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/le-monde-indien-populations-et-espaces/articles-scientifiques/les-femmes-en-inde-une-position-sociale-fragile-dans-une-societe-en-transition