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  • Photo du rédacteurAlissa PELATAN

LUMIERES SUR OPENCLASSROOMS



De gauche à droite sur la photo, les fondateurs de OpenClassrooms, Mathieu Nebra et Pierre Dubuc.

Plateforme de cours en ligne, OpenClassrooms s’impose comme l’un des leaders de l’E-education en Europe. OpenClassrooms révolutionne le secteur de l’éducation, mais pas seulement. Elle est aussi l’une des premières entreprises françaises à s’être dotée d’une « Raison d’être » protégée par ses statuts constitutifs.

« Entreprise à mission », entreprise ayant une mission, entreprise à objet d’intérêt collectif… les étiquettes sont nombreuses pour tenter de caractériser cette entreprise d’un nouveau genre.

Thomas Meister, responsable des relations publiques et de la communication à OpenClassrooms, répond à nos questions.

Pouvez-vous présenter votre entreprise à nos lecteurs ?

OpenClassrooms est une “EdTech” fondée en 2013. Au départ, la motivation qui a animé les fondateurs, et qui continue encore aujourd’hui de les animer, est de rendre l’éducation accessible à tous.

La vision entrepreneuriale des fondateurs a commencé très tôt. En 1999, âgés respectivement de 13 ans et 11 ans, les fondateurs créent leur premier cours en ligne, puis quelques temps plus tard, ils montent leur plateforme internet. Aujourd’hui, presque 20 ans après, OpenClassrooms ce sont 3 millions d’étudiants qui se connectent mensuellement sur notre plateforme de cours en ligne, à travers 130 pays dans le monde.

Et ça marche !

OpenClassrooms est une entreprise en plein développement. Nous sommes 106 salariés aujourd’hui. Au début de l’année 2018 nous étions une cinquantaine, et en fin d’année nous comptons comptons être environ 150.

Comment définiriez vous votre entreprise ? (entreprise sociale et solidaire, à mission, entreprise à objet d'intérêt collectif etc.).

Nous ne pensons pas entrer dans le domaine de l’économie sociale et solidaire.

Par contre, OpenClassrooms s’est dotée d’une mission, inscrite depuis le mois de mai de cette année dans les statuts de l’entreprise. La mission c'est de “rendre l’éducation accessible à tous”. C’est le cœur de notre projet ! Au quotidien cette mission est un repère pour nous … un compas notamment sur le plan commercial.

Par exemple, nous sommes régulièrement sollicités pour créer des cours spécifiques pour telle ou telle entreprise. Or dans la mesure où nous considérons que ce type d’activité ne répond pas à notre mission, nous sommes amenés régulièrement à refuser ces demandes, bien qu’ils s’agissent de contrats assez lucratifs.

Le projet de loi PACTE envisage de modifier les articles 1835 du Code civil afin de codifier la possibilité d’intégrer dans les statuts une « Raison d’être ».

Vous êtes une des premières entreprises françaises, si ce n’est la première, à avoir intégré la “Raison d’être” dans vos statuts constitutifs. Pourquoi ?

La mission préexistait avant le projet de loi.

Lors de notre levée de fonds réalisée il y a quelques mois, nous avons souhaité clarifier de manière intelligible cette mission qui nous animait. C’est pourquoi nous avons inscrit son existence et son importance dans les statuts de la société.

Son inscription dans nos statuts nous permet de la préserver, et ce, notamment dans le cadre d’opérations de changement d’échelle. Ainsi, les investisseurs présents ou futurs, s’ils investissent, sont informés qu’ils investissent dans une société ayant une mission spécifique, avec laquelle il n’est pas question de négocier.

Pourquoi avoir choisi de mesurer la performance extra-financière d’OpenClassrooms ?

Une des conséquences de la modification de nos statuts a été d’inscrire la mesure de l’impact de nos activités. Nous avons créé un Comité d’impact dont la mission est d’évaluer de manière précise l’impact de l’entreprise par rapport à sa mission. Chaque année, le Comité d’impact élabore un rapport d’impact qui retranscrit ses résultats.

Pour l’instant le Comité d’impact est encore en gestation, sa première mission sera précisément de définir les critères d’impacts pertinents. Les fondateurs ne souhaitaient pas imposer de directives concernant cette mesure d’impact mais souhaitaient que ces critères soient réfléchis et déterminés par le Comité.

Le Comité d’impact est composé de toutes les parties prenantes de l’entreprise ; investisseurs, mentors, étudiants, institutions, ONG etc. C’est donc à eux que reviendra la charge de définir la mesure d’impact de la façon la plus juste possible.

Avez-vous une politique particulière vis-à-vis de vos parties prenantes (salariés, partenaires etc.) ?

Notre entreprise vit de ses communautés. Exemple, nos anciens étudiants s’engagent souvent dans la vie de l’entreprise en devenant mentors et en participant au projet pédagogique. Nos partenaires sont également très importants dans la mise en œuvre de notre projet. Notre pari au quotidien est donc de créer un écosystème qui regroupe l’ensemble de nos parties prenantes.

Nous sommes encore une petite entreprise mais nous avons vocation à nous développer. Un des sujets sur lequel nous sommes particulièrement attentifs est de réussir à maintenir la culture initiale de l’entreprise. Ce qui est assez difficile lorsque l’on passe de 50 salariés à 150 en l’espace de quelques mois. Nos réflexions actuelles portent donc sur le processus d’insertion des nouveaux salariés. Nous ne souhaitons pas uniquement recruter des personnes qui ont une expertise métier ; l'expertise métier est importante mais dans nos recrutements nous privilégions d’abord l’adhésion des candidats à notre mission et aux valeurs de l’entreprise.

Rencontrez-vous des difficultés à allier votre Raison d’être et l’intérêt social de recherche de profit de votre société ?

Au contraire, avoir une mission aussi claire est un avantage dans notre procédure de recrutement.

Quelles sont pour vous les clefs de la réussite d’une start-up avec une mission sociétale/environnementale ?

A nos yeux, les clefs de la réussite d’une entreprise avec une mission relèvent de la détermination des fondateurs d’une part, et de l’adhésion de l’équipe, d’autre part. Il faut l’un pour produire l’autre, alors que le second se nourrit du premier.

Si les fondateurs ne sont pas déterminés et clairs sur la mission de la société, il sera difficile de la faire vivre. Idem, si on n’arrive pas à convaincre les gens, ça ne marche pas. La mission continue à vivre par adhésion des équipes. Il faut donc jongler entre ces deux éléments en permanence.

Comment voyez-vous OpenClassrooms dans 10 ans ?

Dans l’éducation en ligne … mais c’est difficile de se projeter car on ignore s’il s’agira d’un domaine encore dans 20 ans.

Nous avons le bel objectif pour 2025, qu’un million par an des étudiants qui sont passés par OpenClassrooms trouvent un emploi. Il faut être ambitieux pour avancer !

Le cabinet AMP Avocat est un des premiers cabinets français à accompagner les entreprises dans leur transformation en entreprise à mission ? Que pensez-vous des services d’accompagnement que nous proposons ?

L’expertise d’AMP nous a été très précieuse tout au long du processus, d’abord pour définir les possibilités qui s’offraient à nous en matière de reconnaissance de la mission - et leurs conséquences -, puis dans la réalisation effective de la démarche.

Les spécialistes du sujet sont encore rares en France, à un moment où les évolutions législatives et réglementaires sur le sujet sont nombreuses.

Pour en savoir + sur OpenClassrooms : https://openclassrooms.com/fr/


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