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  • Photo du rédacteurAlissa PELATAN

L'interview innovante



NUTRI-CULTURE, une initiative simple, fondée sur le bon sens mais qui est particulièrement innovante. L'objectif de Nutri-Culture est de permettre à tous un accès à des repas adaptés pour éviter les gaspillages et améliorer la qualité de vie. La société forme les acteurs du milieu médico-social et veille ainsi à ce que chaque personne puisse accéder à un repas sain et adapté, sans discrimination.

Nous les avons interviewé pour vous ...

NUTRI-CULTURE, c’est qui ? pourquoi ? pour qui ?

Nutri-Culture s’adresse aux aidants (professionnels ou non) qui souhaitent améliorer la prise en soi autour du repas de personnes souffrant de troubles d’identification, de préhension, de mastication et de déglutition. Nous intervenons dans les structures sanitaires, sociales et médico-sociales par le biais de la formation mais déployons aussi des solutions d’expertise et d’ingénierie à destination de groupements d’EHPAD, d’enseignes de restauration collective et d’institutionnels comme les régions, départements et ARS…

Nous avons dernièrement créé une base documentaire en ligne à destination des aidants en établissements mais aussi à domicile. Cette base innovante compile plusieurs années de travaux et recherche menés par Nutri-Culture et un collectif de spécialistes dans différents secteurs de la santé. Elle permet de disposer d’outils simples et efficaces de repérage de situations à risque (de dénutrition, de dysphagie…), de diagnostic, d’aide à la prescription et à la réalisation de plats adaptés aux facultés des personnes accompagnées.

Chaque professionnel (auxiliaires de vie, agent, soignants, médecins et cuisiniers…) dispose d’outils pertinents. Ces derniers facilitent la communication inter-services et permettent de limiter toutes les formes de gaspillages (alimentaires, matériels, humains, managériaux…) dans le but de favoriser la lutte contre la dénutrition, enjeu de santé publique.

C’est une entreprise sociale et solidaire, pourquoi ?

Nous avons fait le choix d’inscrire notre action dans le champ de l’économie sociale et solidaire pour valoriser les compétences des aidants, qu’ils soient professionnels ou non, sans être associé à de quelconques conflits d’intérêts. Notre action a vocation à répondre à des enjeux de santé publique plus que la rechercher de profit.

Qu’est ce qui vous a fait prendre conscience de la nécessité de proposer des services tels que ceux que vous proposez ?

Nous intervenons depuis plus de dix ans maintenant auprès de structures sanitaires et médico-sociales et avons réalisé très tôt l’importance du repas en institution. Pendant plus de trente ans, les repas servis aux personnes souffrant de troubles de mastication ou de déglutition se résumaient souvent à une bouillie insipide dans laquelle étaient mixés l’entrée, le plat protidique et les légumes, parfois même les médicaments, histoire de gagner un peu de temps.

La peur de la fausse route poussait et pousse encore trop souvent à réduire en purée les plats que certains chefs se donnent parfois du mal à réaliser. La conséquence immédiate est une non-consommation du plat car non identifié, un risque de dénutrition, une fonte de masse musculaire, un risque de chute accru, d’hospitalisation, d’apparition d’escarre, de conflits entre les services, avec les résidents, une démotivation des équipes, etc.

Tous ces gaspillages très coûteux peuvent aisément être ré-alloués dans une dimension préventive, grâce à la mise en œuvre d’une approche pluri-professionnelle et pertinente, allant jusqu’à la mise en œuvre d’une véritable Responsabilité Sociale des Entreprises.

Quelles sont les spécificités relatives au domaine médico-social ? dans votre activité ? concernant l’ESS ?

Le secteur médico-social peut parfois avoir certaines réticences à travailler avec des entreprises du secteur privé, dont l’objectif de profit est au cœur de leur fonctionnement. Être une entreprise de l’ESS permet de « contourner » ce frein que nous pouvions rencontrer. Cette dénomination a plutôt tendance à rassurer nos interlocuteurs qui voient dans notre action une dimension sociale et solidaire.

Est-ce que selon vous votre fonctionnement social, solidaire, démocratique a pu être un frein à votre activité ?

Non bien au contraire. Avant même de devenir une entreprise de l’ESS, Nutri-Culture avait opté pour un mode de gouvernance très démocratique. Quant à la dimension sociale, elle est le cœur même de notre activité.

De quoi êtes-vous fiers ?

Nous avons consacré quelque 100 000 heures à la construction de notre approche maintenant aboutie. Il aura fallu beaucoup de ténacité et d’acharnement, en tant que TPE, pour rivaliser avec de très grosses structures présentes depuis longtemps sur ce secteur. Notre approche innovante nous a donc permis de nous démarquer et de devenir un acteur reconnu à l’image très positive. Notre plus belle réussite reste la motivation que nous pouvons redonner à tous ces aidants, qui font un travail formidable au quotidien et au sujet desquels il est toujours plus aisé de mettre en évidence leurs défaillances. Nous participons, avec une joie immense à la valorisation de leurs compétences individuelles ou collectives et bientôt à celle de tous les aidants proches, souvent désemparés lorsqu’il s’agit d’accompagner un parent ou ami malade, lors notamment de la prise du repas.

Quels sont les défis qui vous restent à relever ? Quelles sont vos projets pour l’avenir ?

Nous avons tellement de projets à développer, en termes de recherche et de développement d’outils de simplification, qu’il nous est indispensable de faire grossir la structure. Le changement d’échelle est pour nous une priorité à négocier rapidement.

A très court terme, souhaitez vous nous parler d’une actualité de l’entreprise ?

Depuis janvier, notre base documentaire est en ligne sur www.nutri-culture.com

De plus, chaque structure souscrivant un abonnement annuel (pour le prix d’une demi-journée de formation), participe de manière solidaire au financement de la « vulgarisation » de la base documentaire à destination, cette fois, des particuliers, étudiants, métiers de bouches et surtout aidants proches. C’est là le fondement même de notre dimension sociale. Partager les compétences en les rendant accessibles à tous est une de nos priorités.

Si vous pouviez donner un conseil à un entrepreneur, qui hésiterait à se lancer dans l’aventure de l'entrepreneuriat social et solidaire, lequel serait-il ?

L’ESS apporte une vision différente et nouvelle du monde de l’entreprise dont chaque action se mesure dans un cadre solidaire et de développement durable.

Le cabinet AMP Avocat est un des premiers cabinets français à accompagner les entreprises dans leur transformation en entreprise à impact ? Que pensez-vous des services d’accompagnement que nous proposons ?

Nous avons été amenés à travailler avec le cabinet AMP suite à un programme de sensibilisation au monde de l’ESS effectué par l’un de nos salariés. Le suivi très professionnel de ce cabinet a été pour nous indispensable, tant le monde de l’ESS est à la fois « neuf » et en devenir et nécessite donc des compétences particulières dont peu de cabinets d’avocats disposent à l’heure actuelle.


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